mardi 30 juin 2009

Kiff...



En 2 jours nous avons réalisé 2 kiff technologiques:

Un pour Alec (fan de nouvelles technologies et d'internet) qui, revenant de l'agence d'Orange Mali Clé 3G en poche, se tourne vers moi et dit:
"C'est fou la technologie, tu te rends compte que si on voulait, on pourrait se connecter à internet depuis ce taxi?"

Soudain ses yeux illuminent:
"Putain j'ai envie d'essayer!"

Quelques minutes plus tard il se connecte au site Labadens (cf Photo) depuis le taxi et hurle sa joie férocement sous les yeux perplexes du chauffeur.

Second kiff ce matin, notre femme de ménage arrive et, problème, elle ne parle pas Français.
Impossible de lui expliquer ce que nous attendons d'elle.
Après quelques secondes de concertation, nous appelons Fatoumata, en France et lui expliquons ce que nous attendons de notre femme de ménage pour qu'elle traduise en Bambara.
Nous avons donc assisté avec jubilation au premier télébrief de femme de ménage Malienne réalisé depuis la France.

La suite au prochain épisode car nous filons diner au restaurant...

La (les) Phrases du jour

La phrase du jour (mardi):

Elle est attribuée à Alec s'adressant à un taxi qui souhaitait nous faire payer un prix exorbitant pour une longue course:

-Taxi "5 000 francs pour la course"
-Alec "c'est trop cher, on paye 3 000 francs"
-Taxi "oui mais c'est loin et c'est long d'y aller"
-Alec (Attention phrase du jour) "Oui mais si on y va lentement on y sera plus vite"
-Taxi "..."
-Alec "alors?"
-Taxi "ok 3 000"

No comment

Dauphine de la phrase du jour, toujours dans le même taxi:
-Michel: Tu sais où c'est l'adresse?
-Taxi: oui
-Michel: Tu connais bien ce quartier?
-Taxi: oui
-Michel: Tu viens souvent?
-Taxi: oui
-Michel: Et tu habites où?
-Taxi: oui
-Michel: ??? Non en fait je disais tu habites où?
-Taxi: oui
-Michel: En fait tu parles pas un traître mot de Français et t'as rien compris de ce que te dis depuis une heure?
-Taxi: oui
-Michel: ok bon ben je vais la fermer et tu te débrouilles tout seul alors parce que là c'est un dialogue de sourd
-Taxi: oui

...

Bienvenu au Mali!

Coordonnées...

Au risque de jouer les animateurs de colonie de vacances, je communique aux parents et amis anxieux l'ensemble de nos coordonnées en cas de besoin:
Adresse: Baco Djikoroni ACI Ouest, rue 610
Téléphone: +22378479118
Téléphone de secours (en cas d'extrême urgence seulement car il s'agit d'un numéro Français qui nous coûterait très cher): 0033 613 80 0511

Dans le vif su sujet

Aujourd'hui lundi, première Grosse journée de travail.
Les filles sont parties à l'aéroport récupérer leurs bagages (elles viennent d'ailleurs de revenir, et elles ont retrouvé toutes leurs affaires), Greg & Yann sont partis de très bonne heure chez Korkoss (notre artisan maroquinier) pour débuter l'audit opérationnel qui durera 5 jours et une nuit, Alec est parti acheter la fameuse clé 3G qui nous permettra d'avoir accès à internet et je prends des rdv pour rencontrer le ministre de la culture, le ministre de l'artisanat et celui du commerce pour tenter d'accélérer certaines formalités (obtention de licences d'exportations) ou décrocher quelques subventions.
Cet après-midi nous retrouvons Greg et Yann chez Korkoss pour poursuivre l'audit opérationnel et faire un point de situation avec Korkoss.
Les filles hésitent encore entre flânerie et visite de musée.
Sur ce: Back to business et bonne journée à tous!

Dimanche: Premier Bilan

Le Mali; même s'il figure parmi les pays les plus pauvres du monde (3ème ou 5ème pays le plus pauvre selon les sources) nous a agréablement surpris.
Sans négliger le biais lié au fait que nous sommes tout de même dans la capitale, le niveau de vie est globalement supérieur à ce que nous attendions, l'hygiène, même si elle est à des années lumières des standards occidentaux ou de ce que l'on retrouve en Asie, ne nous a pas pour l'instant posé de gros problèmes (même si les premiers maux de ventres se font sentir depuis ce matin).
Côté moustique c'est LA bonne surprise: l'indicateur que j'ai mis en place, le TPP (taux de piqûre par personne) stagne désespérément à 1 par personne en moyenne (sauf Greg et Yann qui font péter les scores mais qui ont dormi sur le toit une nuit sans moustiquaire pour voir...ils ont vu! Greg a réintégré sa chambre mais Yann qui a apparemment prévu de ramener, en plus de ses souvenirs, un bon palu poursuit l'expérience).
Sur le plan humain, l'aventure est fabuleuse: le contact s'établit très facilement et la générosité et le sens de l'accueil Maliens ne sont pas une légende.
Greg a intégré avec une aisance déconcertante le concept de « palabre » (et en arrive même à saouler les Maliens qui sont pourtant endurants sur le sujet), Yann passe son temps libre (c'est à dire très peu) à copiner avec les jeunes du quartier, apprendre à faire le thé, Alec a envie d'assassiner la moitié des Maliens (c'est probablement le Camerounais le plus speed que je connaisse et pour les gens d'ici, voir un Africain leur botter les fesses et celle d'une bande de blanc est troublant), je passe des heures à boire le thé (distillé 3 fois: le premier étant amer comme la mort, le deuxième doux comme l'amour et le troisième sucré comme une femme dixit nos hôtes) avec les « anciens » en écoutant les légendes Maliennes et les relations entre ethnies.
Les filles viennent d'arriver mais commencent déjà à se sentir chez elles et ont élaboré leur planning de visites et excursions pour la semaine.

Le Choc des Civilisations




Dimanche midi, arrivés chez notre hôte, nous nous installons pour un apéritif en attendant que le plat (dont j'ai oublié le nom mais qui comme toujours contient du riz des légumes et du poisson) soit prêt.
Notre hôte, Augustin, et Antoine (de Sira Kura) nous présentent le parcours de trek qu'ils ont élaboré pour nous en pays Dogon.(cf photo)
La fille d'Augustin, Samantha, qui du haut de ses 3 ans est manifestement douée d'un profond sens de l'intuition, se jette sur Géraldine pour lui présenter ses différentes paires de chaussures.
Erreur.
Montrer des chaussures à une fashion victim parisienne du stade ultime reviendrait à agiter un chiffon rouge devant un taureau ou une sardine sanguinolente devant un requin blanc anémique.
Le résultat ne s'est pas fait attendre: Géraldine a entamé un relooking de Samantha et l'a congratulée sur son goût. (cf photo) Comble du choc des cultures elle lui a même appris à dessiner LE monument Français le plus incontournable à son avis: La Samaritaine...(cf photo)
Après le repas (délicieux) au cours duquel Yann s'est même aventuré à boire un verre d'eau du robinet, nous « siestons » chez Augustin.
Alec et moi nous remettons rapidement au travail avec Moumine (notre comptable, frère d'Augustin) Augustin et Antoine.
Greg et Yann (qui à ce rythme là ne vont pas tarder à demander la naturalisation Malienne) en profitent pour apprendre à faire le Thé et filent ensuite à la mosquée pour la prière.
De l'avis même de Greg (dont la présence étrange n'a été remarqué qu'à la toute fin de la prière), il suffit de prendre un air inspiré, marmonner des truc dans sa barbe qui ressemblent plus ou moins phonétiquement à « Ah la barbaque... », et il faut se méfier parce que à la longue ça fait mal au genou de s'accroupir.
Nous repartons donc contents et satisfaits à la maison où (divine surprise) la piscine a enfin été nettoyée et mise en état pour la baignade.
Ni une ni deux, sous le regard envieux des filles (dont les maillots de bain sont dans les valises) nous plongeons et organisons notre première réunion de travail amphibie.
Le soir nous recevons des « copines d'avion » belges (les architectes...) à diner et filons chez Tanti pour récupérer un plat.
Elle n'a plus rien mais réouvre son fourneau pour nous et nous cuisine un de ses plats typiques.
Après une heure et demi d'attente nous rentrons manger.
En fin de soirée, après le départ de nos invités: réunion de travail de 1h à 3h30 (et coucher pour les filles).
Célia, notre squatteuse professionnelle occupe le canapé pour la seconde (et dernière) nuit.

Le Grand Chelem

Samedi soir, arrivée des filles.
Nous réservons 2 taxis et filons à toute blinde à l'aéroport (comme chaque nuit depuis notre arrivée).
Comme d'habitude, les alentours du hall d'arrivée sont bondés...
Il est 3h, le vol est arrivé depuis 30 minutes: personne ne sort.
Vers 3h30, quelques personnes sortent...pas de Solange ni Sandra ni Géraldine à l'horizon.
Un type qui sort nous annonce que le vol était tellement plein qu'ils ont laissé beaucoup de bagages à Casablanca...
Sentant le coup fourré, vers 4h nous nous faufilons à travers le cordon de sécurité qui empêche les visiteurs de rejoindre l'aérogare d'arrivée et BINGO!
Nous retrouvons les filles dans la file d'attente du désormais célèbre « bureau des litiges »: Grand Chelem: aucune n'a ses bagages.
Nous sommes quittes pour un 4ème aller-retour de nuit de suite pour l'aéroport: Merci Royal Air Maroc...
Après avoir fait enregistrer la perte nous rentrons à la villa: les filles adorent la maison.
Coucher ver 5h30 pour se levers vers 10h et partir déjeuner chez nos hôtes.

Tanti


Toujours samedi, en rentrant, Yann (qui nous attendait à la maison) a organisé une petite soirée avec Célia sa « proie » rencontrée dans l'avion.
Seulement la demoiselle, sous son abord sympathique, se révèle être d'un sans gêne assez déconcertant et se pointe pour diner avec toutes ses affaires, en demandant qu'on l'héberge pour la nuit, et en invitant un pote qu'elle a rencontré dans l'après midi en se baignant dans le Niger à dormir aussi chez nous...
Bref: tout ce qu'on aime.
La soirée se passe mollement, nous sommes cordiaux sans plus et Yann est tout dépité.
Pour manger, Yann et Greg partent à la recherche d'un plat à emporter (pour rappel notre maison ne contient ni gazinière, ni couverts, ni assiettes...).
Ils font alors la découverte de Fatou alias « Tanti ».
Elle possède un boui-boui qui fait « la meilleure nourriture Sénégalaise du Mali ».
Palabres (spécialité de Greg), fraternisation, blagues (Yann pique la perruque de Tanti et fait le guignol) l'affaire est bouclée: Tanti nous prépare un plat pour 6 personnes (riz gras, boulettes de viande farcies à l'oeuf, aloco, poulet) et nous prête des couverts, couteaux...
Nous dégustons cela sur le toit de la maison qui possède une magnifique terrasse d'où l'on domine le quartier.(cf Photo)
Nous partons vers 2h nous balader dans le quartier à la recherche d'eau c'est samedi soir et les bars sont bondés, malheureusement pas le temps de s'attarder : nous devons filer récupérer les filles à l'aéroport.